mercredi 26 octobre 2011

Tobalong


Nous voici depuis deux semaines à Tobalong, pour notre première expérience de WWOOFing (Wiling Workers On Organic Farms). Cette ferme, tenue par Graham et Judith, est située sur les berges de la rivière Murray et est spécialisée dans les tomates cerises. 
Lorsque nous sommes arrivés, nous avons été très bien accueillis par Graham et Judith et aussi par les 3 autres wwoofers déjà présents : Nicole (canadienne), Icy (taïwanaise) et Adrian (suisse). Le lieu est vraiment magnifique, nous dormons dans un cottage sur les hauteurs, nous avons donc une vue splendide sur la rivière et champs aux alentours. Leur maison est située en face d’un lac avec une petite île où les cygnes, ibis, cormorans, canards, oies, pélicans, et autres oiseaux virevoltent toute la journée.


Tous les jours nous commençons à 8h00 et finissons à 14h30 avec une pause goûter à 10h et déjeuner à 12h30. En fin de journée, vers 17h, nous nous alternons pour préparer les légumes de nos délicieux repas, avec Judith, et à 18h beer o’clock suivi du repas.
En début de semaine, généralement, nous élaguons les pieds de tomates pour les aider à faire des belles tomates, et parfois semons différentes sortes de graines dans des petits bacs que nous plaçons ensuite à l’étuve. Evidemment tout cela est ponctué de pleins de petits travaux bricolages, ménage, cuisine (avec la préparation de cauliflower pickles, tomatoes relish), etc..
En fin de semaine nous cueillons les tomates cerises et les empaquetons pour le marché du samedi. Nous préparons également les autres légumes vendus au marché, tels que, les choux, épinards, bouquets de persils..Le marché est un moment très agéable malgrès le fait qu’il faut se lever à 5h du matin !! Il se déroule le samedi matin à Willonga, à 2h de route d’ici, les premiers clients arrivent vers 8h, les tomates cerises ont beaucoup de succès ! les environs sont très jolis, beaucoup de vignes et de collines.



Durant nos après-midi de libres nous pouvons savourer pleinement les ballades dans les environs et surtout, surtout, faire du canoë-kayak sur l’étang à travers les roseaux, jusqu’à atteindre LA rivière Murray, une vraie aventure !!



We arrived at Tobalong two weeks ago for our first WWOOFing experience. Graham and Judith specialize in growing cherry tomatoes at Tobalong.
 The tomato plants grow in the river flats by the banks of the Murray River. When we arrived, we were welcomed by Graham and Judith as well as three other WWOOFers who were already on the farm: Nicole(Canada), Icy (Taiwan) and Adrian (Switzerland). This is a very lovely place. We sleep in a cottage on the sandhill above the river where we have a beautiful view overlooking the river and the surrounding dairy flats.
Their house is located in front of a lake with a small island in the middle. Many varieties of birds including swans, ibis, cormorants, ducks, geese and pelicans fly, fish and swim around the lake.
We begin every day at 8.00 am and finish at 2.30pm with a smoke-oh (coffee break) at 10.00am and a lunch break at 12.30pm. At the end of the day we are rostered to help with  the vegetables at 5.00pm while Judith prepares delicious meals and at 6.00pm it is ‘beer o’clock ‘ followed by the evening meal.





At the beginning of the week we generally prune the tomato plants to help them produce beautiful tomatoes. We help with the sowing of a variety of seeds for the new crop. The seeds are sown in trays and then placed in an incubator for a few days.
Obviously all this is punctuated with a variety of small tasks to do including housework and cooking (preparing the vegetables for cauliflower pickles, tomato relish) etc..
At the end of the week we pick the cherry tomatoes and pack them for the Farmers Market on Saturday. We also pick and pack other vegetables which are sold at the market, such as, cabbages, spinach, parsley, kale…
The Farmers Market is a very pleasant experience, in spite of the fact it is necessary to get up at 5.00am!! It takes place on Saturday mornings at Willunga which is a two hour drive.
The first customers arrive at about 8.00am and the cherry tomatoes are very popular and sell well.
During our free afternoons we can enjoy walking around and especially we can go canoeing on the lake through the reeds and out the channel to the Murray River – a real adventure!





Tobalong Tomatoes: aspects agronomiques


Nous avons justement choisi de travailler dans cette ferme pour sa proximité avec la rivière Murray et ses problèmes de salinité.
En effet, les serres ont été implantées au plus proche de la rivière, là où le sol est de meilleure qualité. De récentes analyses montrent des taux en matière organique et nutriments bien supérieurs à la moyenne. Graham, l’agriculteur, affirmait avec raison qu’il avait les meilleurs sols de la région !
Mais par conséquent, les serres étant trop proches de la rivière, ne sont pas à l’abri des crues de la Murray, bien que peu fréquentes.

Photo aérienne de la ferme de Tobalong et de ses serres entourées de marais. Nous pouvons remarquer des taches brunes au milieu des serres, correspondant à une zone encore inondée.

L’année précédente, après plusieurs années de forte sécheresse, de brusques orages ont créés de nombreuses inondations le long de la rivière, dont les parcelles de la ferme de Tobalong. Depuis, les sols des serres présentent de graves problèmes de salinité.
 De récentes analyses montrent que les eaux de drainage se chargent en quantités non négligeables de sels après passage dans les sols des serres. A noter que l’eau n’est pas considérée comme potable à partir de 800 µS.cm-1.
Rangée de Red Gum morts, probablement à cause de la salinité des sols.

L’origine de la salinité

Les sols étaient déjà fortement concentrés en sel en profondeur et la crue de la rivière a augmenté la hauteur de la nappe. Ces sols fortement argileux ont la propriété de bien retenir l’eau en profondeur et sont donc difficiles à drainer. De plus, l’irrigation nécessaire des plants de tomate ne fait qu’amplifier ce phénomène. Donc, des croûtes de sel se forment encore aujourd’hui à la surface des serres, posant de nombreux problèmes agronomiques. Ces problèmes concernent à la fois la structure physique du sol et sa fertilité chimique.
La forte teneur en sel, en plus d’être toxique, rend le calcium du sol, indispensable pour la croissance des plantes, non disponible pour être absorbé au niveau des racines. De plus, en formant des croûtes à la surface, le sel rend le travail du sol bien plus difficile !
Des croûtes de sel se sont formées à la surface de la plupart des serres de l’exploitation

Quelles sont les méthodes utilisées pour réduire l’impact de la salinité ?

Les solutions proposées reposent sur trois principes :
·         Rendre le sel soluble dans le sol
·         Réduire la hauteur de la nappe et évacuer le sel
·         Rendre le calcium biodisponible
C’est pourquoi Graham a mis en place un système de canaux de drainage et de pompage tout autour des serres pour évacuer au maximum l’eau en excès dans les sols. Entre deux cultures, le sol est travaillé d’une certaine manière pour pouvoir favoriser l’évacuation de l’eau présente dans les sols jusque dans les canaux de drainage.
Pour réduire les effets toxiques du sel sur la fertilité chimique, Graham épand tous les ans du gypse ou du calcaire. Ces intrants permettent de solubiliser le sel et de rajouter du calcium facilement utilisable par les plantes.
Mais toutes ces méthodes ne peuvent pas résoudre totalement le problème de salinisation.

Existent-ils solutions à long terme ?

Il semblerait que le problème de salinité tend à diminuer dans le temps ; comme c’est le cas en général après une période de crue au niveau des plaines inondables (un article vous expliquera ce phénomène plus en détail).
Mais malheureusement il n’existe pas de solution «miracle» pour éviter ces problèmes de salinité. De nombreuses actions peuvent néanmoins être accomplies pour en réduire le phénomène sur le long terme comme optimiser l’irrigation et drainer au maximum les excès d’eau en posant des drains ou en plantant des arbres adaptés au milieu.

vendredi 7 octobre 2011

Adélaide : suite et fin

Après presque un mois, nous voilà enfin partis d’Adélaide, notre première étape australienne. Il est donc temps de faire le bilan de ce premier mois d’aventures à l’autre bout du monde ! La ville, trop neuve et géométrique pour nous autres européens,  n’a pas beaucoup d’intérêt. On peut y trouver quelques musées assez intéressants et gratuits ;  mais globalement son architecture, ses places et ses rues sont d’un… quelconque  (blague) !

Et ne parlons pas de ses « suburbs », ses  banlieues qui n’en finissent pas !

Et pourtant, il y fait bon vivre ! En fait, le centre-ville est minuscule comparé à son nombre d’habitants (1,6 millions) ; on s’y sent rapidement chez soi. Et puis, il y a cette ceinture de parcs boisés d’Eucalyptus qui entoure le centre. Il faut se promener à la fin de la journée le long de la Torrens River pour observer les pélicans, cygnes noirs et autres loriquets.
Les alentours d’Adélaide méritent aussi le coup d’œil comme Adélaide Hills : des formations rocheuses où jaillissent quelques cascades.

La cascade du parc de Morialta à 20 minutes d'Adélaide

On peut aussi visiter le parc national de Cleland où, pour moins de 20$, on peut passer la journée aux côtés de Kangourous, Koalas, Emeus, Diables de Tasmanie et j’en passe…

Floriane avec Murray, un jeune Koala...


Mais moi je préfère les Emeus... c'est moins touristique!

Certes la ville d’Adélaide n’est pas engageante à première vue mais après quelques jours, on se rend compte combien la capitale de l’Australie Méridionale respire la sérénité ; et finalement on pourrait bien y vivre sans problème !

Régler les problèmes administratifs, préparer notre étude sur le terrain, parler anglais couramment, s’adapter au rythme de vie australien.

Voilà les objectifs que nous nous étions fixés pour le premier mois lorsque nous préparions notre projet l’année précédente. Un seul fait encore défaut : la langue !
Nous sommes restés 2  semaines entières dans une auberge de jeunesse et malheureusement nous avons rencontré de nombreux français  (dont un césurien et ami de l’ENSAIA, Pierre Martini) : l’utilisation de l’anglais dans nos conversations fut plus que restreint…


L'ambiance du "Backpack Oz" était assez conviviale
Mais au moins, nous avons trouvé notre voiture à très bon prix : une Ford Falcon Station Wagon, idéale pour voyager et y dormir. Une fois la voiture et le matériel de camping achetés, les papiers administratifs remplis, nous n’avions plus de raison de rester à Adélaide.

Kirra et Neal, nos hôtes du couchsurfing, posant devant notre voiture le jour du départ d'Adélaide

En bref, nous avons bien avancé notre projet, fait de belles rencontres, il est temps pour nous de partir (vraiment) à l’aventure !
A l’heure où nous écrivons notre article, nous sommes en Wwoofing  dans une exploitation de tomates à Murray Bridge (petite ville située sur la rivière Murray, à 1h d’Adélaide). Nous y resterons 2 ou 3 semaines, le temps de trouver un contact dans chaque localité le long de la rivière Murray.