vendredi 30 septembre 2011

Rencontre avec les chercheurs du CSIRO d’Adélaide

Chapitre 1 : Présentation sommaire du Bassin de Murray-Darling

Cette dernière semaine fut marquée par les rendez-vous successifs avec quatre chercheurs du CSIRO spécialisés dans la salinisation des sols le long de la rivière Murray. Ces rencontres nous ont permis d’avoir une vision globale sur la problématique complexe de la salinité en Australie.
Nous avons d’abord rencontré Fred Leaney et Glen Walker, qui nous ont fait un itinéraire de route, expliqué les différentes problématiques de salinisation le long de la rivière Murray et donné de nombreux contacts.
Sans trop entrer dans les détails pour éviter d’égarer nos lecteurs, nous allons présenter les premières informations qui complètent nos heures de recherches bibliographiques à la bibliothèque d’Adélaide. Je m’excuse au préalable auprès de mes collègues agronomes de l’ENSAIA, spécialistes des processus de salinisation, pour cet article un peu trop vulgarisé (il faut avouer que le problème semble bien plus complexe face à un chercheur spécialisé en Eco-hydrologie qui, de surcroit, utilise des termes techniques en anglais).
Le contexte de la « dryland salinity » :
Le problème de salinisation des sols en Australie est particulier. Il existe déjà une salinisation primaire des sols, c’est à dire que le sel est déjà présent en grande quantité en profondeur et s’est accumulé pendant des milliers d’années de forte évapotranspiration. Le défrichement et la mise en culture n’ont fait que déstabiliser l’équilibre mis en place par la végétation naturelle et induire une salinisation secondaire. En effet, la mise en culture a augmenté l’infiltration d’eau en profondeur, faisant remonter jusqu’à la surface les nappes chargées en sel.
Donc contrairement à ce que l’on peut croire : l’abondance d’eau est la principale cause de salinisation !

Le remplacement de la végétation naturelle,  possédant un système racinaire fortement développé, par des cultures annuelles a augmenté l’infiltration d’eau dans les sols, menant à l’élévation de la nappe et finalement à la salinisation des sols en rupture de pente (schéma : Walker et al., 1999).
Le processus de salinisation est donc déterminé par 4 facteurs :
-          La nature du sol et de la roche mère (détermine sa capacité de rétention d’eau, sa perméabilité en surface et sa fertilité)
-          La végétation (détermine l’absorption d’eau et l’évapotranspiration)
-          La profondeur initiale de la nappe
-          Le climat (via la pluviométrie et sa distribution annuelle)
Le Bassin de la Rivière Murray :
Le bassin de Murray Darling couvre une surface de plus d’un million de km². La région possède une grande variabilité de sols et de climats. Donc les processus de salinisation ne sont pas de la même ampleur ni de même nature en fonction de la zone géographique dans le bassin. C’est pourquoi le problème de salinité s’avère plus complexe que prévu.
Néanmoins, nous pouvons diviser le bassin de la River Murray en 3 grandes régions :
The Mallee : Cette région, en aval du bassin, est caractérisée par une faible pluviométrie (200mm.an-1 à 500mm.an-1), un climat semi-aride, une agriculture extensive d’élevage. Le problème de salinisation se pose sur des surfaces très étendues et est par conséquent fortement coûteux à contrôler. Même si les pluies sont moins fréquentes, l’infiltration d’eau dans les sols existe (autour de 10mm.an-1 à 25mm.an-1).
The Riverine Plains : Cette région est constituée de parcelles d’arboriculture, et de nombreuses autres cultures irriguées sur les abords de la rivière Murray. La pluviométrie est plus élevée (500 à 600mm.an-1) et donc le taux de recharge des nappes sera  d’autant plus fort. La salinisation des sols menace à la fois les rendements de cette riche région agricole, amplifiée par l’irrigation intensive. Mais elle touche aussi l’écologie des zones ripariennes de la rivière Murray et de ses nombreux affluents au niveau des «floodplains» (plaines inondables) et des «wetlands» (marais). Ici les processus de salinisation sont fortement liés aux crues du fleuve.
The Uplands : Cette région se situe en amont du bassin, à l’extrémité Est. Elle est caractérisée par une plus forte pluviométrie estivale (650-700mm.an-1). Même si l’infiltration d’eau est importante, le phénomène de salinisation peut être plus facilement contrôlé en choisissant les pratiques agricoles adaptées.
Le bassin de Murray-Darling couvre environ 14% du continent (carte : Overton et al, 2009).

L’article que vous venez de lire ne constitue qu’une simple présentation du bassin que l’on va étudier. Pour les articles suivants, nous entrerons un peu plus dans les détails des différents mécanismes de salinisation des sols et nous présenterons notre itinéraire. 
Maintenant que l’on a les informations nécessaires, il nous tarde de partir à l’aventure !
Si toutefois vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter !

dimanche 18 septembre 2011

Premiers pas en Australie: Adélaide




Cela doit faire dix jours que nous sommes arrivés à Adélaide, après 22h de vol.

Notre première semaine fut consacrée à l'organisation du projet et aux premières tâches administratives. Nos journées furent passées à la bibliothèque d'Adélaide, à l'abri du froid et avec internet gratuit.

Le soir, après une bonne journée de travail bibliographique, nous retrouvions Kirra et Neal, le couple qui nous hébergeait chez eux comme des amis. Au programme : bon petits repas végétariens, apéro, matchs de foot australien (footy) et bike-polo!
Nous les avions rencontrés sur le site couchsurfing dont le principe est de proposer un hébergement gratuit aux voyageurs.
Nous sommes restés une semaine entière chez eux et ce fut une expérience très enrichissante... et cela nous a permis d'améliorer notre anglais catastrophique!

Nous logeons maintenant, et pour les dix prochains jours, dans une auberge de jeunesse ou "Backpackers". Endroit sympathique ou l'on rencontre de nombreuses personnes de nationalités diverses (enfin surtout des chinois et des français). 

Et notre projet dans tout ça ?

Ces derniers jours furent assez productifs! Nous avons pu rencontrer nos premiers contacts d'Adélaide au CSIRO (centre de recherche australien): Glen Walker et Fred Leaney, deux éminents chercheurs spécialisés dans la salinisation des sols et des nappes.
La rencontre s'est passée à merveille. Nous avons désormais un plan de route, une bonne connaissance générale des problèmes de salinisation dans le bassin de Murray-Darling, et des contacts supplémentaires.

Pour fêter ce début très prometteur, nous nous sommes octroyé une petite balade à vélo jusqu'à la plage !


Mais tout n'est pas encore réglé ! Quelques points qui posent problème subsistent comme l'achat d'un van en bon état (et la paperasse qui va avec). Pour l'instant nous avons pu en tester un qui semble à peu près correct mais le vendeur est plutôt étrange, voire carrément louche ! Nous voilà donc face à un dilemme: peut-on lui faire confiance ? Quoiqu'il en soit, nous continuons nos recherches.
Mieux vaut rester une semaine de plus à Adélaide que de se retrouver en panne au milieu de nulle part dans un mois.

Affaire à suivre…