mercredi 23 novembre 2011

Kolophon


Pourquoi cette ferme ?
Nous avons été conviés à venir à Kolophon par Barry, qui est un technicien du « Departement of water» à Berri, que nous devions rencontrer le 24 octobre. Nous avons donc choisi d’y séjourner une semaine (du 21au 28) ayant une autre sortie terrain prévue avec des chercheurs du CSIRO d’Adelaide le 25 et 26 octobre.  

La ferme

La propriété est entourée de mallees (petits eucalyptus) avec un sol sableux et rougeâtre (comme dans l’out back australien) et une maison en pierre entièrement réalisée par Barry. La ferme est entièrement biologique et est composée de 240 buissons remplis de câpres qui n’attendent que d’être ramassées, mais aussi d’une nurserie de plant de câpres, d’un potager, d’un verger, d’un jardin aromatique et d’une très jolie petite roseraie.


Barry et Helen

Barry travaille 3 jours par semaine au « département de l’eau » à Berri et consacre le reste de son temps aux finitions des bâtiments de stockage des câpres et aux câpres bien sûr.
Helen s’occupe de la ferme, de tenir leur site internet, chante dans une chorale et mijote des plats délicieux.
Ils ont tous les deux décidé de réaliser une plantation de câpres car ils savaient que les plantes étaient susceptibles de pousser dans des conditions arides et sur un sol relativement pauvre. De plus, c’est une plante qui utilise peu d’eau, c’est donc une culture durable. Leurs câpres ont beaucoup de succès dans la région, certaines ont gagné des médailles et d’autres sont utilisées par les chefs dans leurs meilleurs recettes.
Il ne faut pas oublier Ralph, leur adorable labrador, très bien dressé, toujours prêt à jouer ou manger !!

Notre travail
Nous nous levions vers 6h30-7h00 puis après un bon petit déjeuner nous partions à la cueillette des câpres. Vers 10h, un petit thé, et nous nous arrêtions fréquemment vers 11h30 car les câpres devenaient trop molles pour être ramassées. Après un petit pesage et lavage nous les disposions dans un pot en plastique avec du sel et nous allions aider Helen à la cuisine.


Les loisirs
Lors de notre premier week-end, après avoir été au marché et cueillis nos premières câpres, Barry nous a emmené visiter un petit vignoble des environs « 919 » où nous avons pu déguster toute leur gamme de vins.
Comme je l’ai dit précedement Helen est une très bonne cuisinière, nous avons donc pu, outre savourer ses petits plats, apprendre à confectionner un « fromage » à tartiner réalisé à base de féta et aussi le Pavlova, dessert à base de meringue, crème et fruits !!un délice!!



Voila nous avons une fois de plus adoré le WWOOFing, Barry et Helen étaient très accueillants, nous étions vraiment intégrés à leur vie familiale ; aussi bien aux représentations de la chorale, qu’aux entrainements de Ralph.

Murray Mouth: L'embouchure de la rivière Murray


Après la rencontre avec Michael Cutting, nous en avons profité pour faire un détour au sud pour observer l’embouchure de la rivière Murray. Celle-ci se jette dans l’océan après avoir formé le lac Alexandrina.

carte des lacs et de l'embouchure de la rivière Murray (source: MDBC)

A cause des prélèvements d’eau exagérés et des nombreux barrages, le débit de la rivière Murray est particulièrement faible (réduit à 30% de ce qu’il devrait être).
Ainsi, l’eau de mer s’introduisit de plus en plus au niveau de l’embouchure, remontant jusqu’au lac Alexandrina pour le rendre de plus en plus salé, posant d’énormes problèmes économiques et écologiques. Les autorités ont dû construire une série de barrages pour éviter l’intrusion d’eau de mer.

En 1981, le débit trop faible de la rivière causa un phénomène d’envasement à son embouchure et Murray Mouth finit par être totalement bouchée !
Depuis, l’embouchure est maintenue ouverte artificiellement grâce à un dragage régulier.
petite dédidace à l'ENSAIA...

L'article est bref mais de nombreuses autres notes attendent d'être rédigées alors que nous commençons à accumuler du retard!
Prochaine étape: Berri au bord de la rivière Murray et à la frontières de 3 états (South Australia, New South Wales et Victoria).


lundi 14 novembre 2011

Irrigation et salinité à Strathalbyn, sud de la rivière Murray



Après avoir quitté la ferme de Tobalong tomatoes, il était temps pour nous de commencer notre projet itinérant le long de la rivière Murray.
Ce jour-là (mercredi 19 octobre), nous avions rendez-vous avec Michael Cutting à Strathalbyn, à quelques dizaines de kilomètres au sud de Murray Bridge.


Michael Cutting est un ingénieur du South Australian Murray Darling Basin Natural Ressource Management Board (agence gouvernementale) spécialisé dans les techniques d’irrigation. Ce fut l’occasion de le suivre sur le terrain pour prendre quelques échantillons d’eau en profondeur au niveau d’une parcelle de vigne qui a été gravement touchée par la sécheresse les années précédentes. Ce travail a pour but de suivre la qualité de l’eau d’irrigation ainsi que la hauteur de la nappe.
Echantillonnage de l’eau de la nappe à 3 profondeurs différentes
cette sonde suit en continu l'humidité du sol et la hauteur de la nappe

Zoom sur la parcelle de vigne 

Dans cette région, au sud de Murray Bridge et jusqu’à l’embouchure de la rivière, les problèmes de salinité concernent surtout l’eau d’irrigation. En effet, la plupart des exploitations utilisent l’eau de la rivière qui est plus concentrée en sels. Les années précédentes, très sèches, l’eau de certains cours d'eau pouvaient monter jusqu’à 3000 EC (rappel : 800 EC, l’eau n’est plus potable) ! La parcelle n’a donc pas été irriguée pendant 4 ans car l’eau d’irrigation était bien trop salée.


L’agriculteur utilise ce bras mort de rivière pour son eau d’irrigation. Remarquez les quelques Red Gum morts à cause de la salinité et les années de sécheresse.

D’où vient le sel ?

La nappe venant des parcelles irriguées, chargée en sel, peut se déverser jusque dans la Murray River. C’est par ailleurs contre ce phénomène que les autorités essayent de lutter tout au long de la rivière (un article vous expliquera ce problème en détail). Ainsi l’eau de la rivière devient de plus en plus salée d’amont en aval.
Augmentation de la salinité de l'eau de la rivière d'amont en aval 
(source : Murray Darling Basin Commission)

Ce problème concerne aussi largement la population d’Adélaide, puisque l’eau de la ville est pompée de Morgan et est véhiculée sur des centaines de km de pipelines. Le but est de ne pas dépasser le seuil fatidique des 800 µS.cm-1 (au-dessus duquel l’eau n’est plus potable, je le répète pour ceux qui n’ont pas suivi).

Quelles solutions mettre en place ?

L’objectif primordial au sein d’une parcelle est de favoriser le bon drainage d’eau en profondeur pour éviter la remontée de la nappe chargée en sel.
De plus, de nouvelles techniques d’irrigation permettent de minimiser toute infiltration d’eau jusque dans la nappe. Mais, chose étonnante : le conseil que donne régulièrement Michael Cutting aux agriculteurs de la région est d’irriguer en hiver, lorsque le sol est le plus humide. Cela permet, à condition que l’eau soit bien drainée en profondeur, de chasser tout excès de sel qui subsiste ponctuellement dans les sols jusque dans la rivière. 
Dans certaines conditions, un excès d’eau dans le sol peut être bénéfique ! Et c’est par le biais de cette méthode que les australiens réduisent petit à petit leurs problèmes de salinité.
« Mais cela doit justement augmenter la salinité de la rivière ? » me diriez-vous !
Mais en hiver, le débit de la rivière Murray est suffisant et sa concentration assez faible pour que cette infiltration volontaire d’eau salée soit bien diluée et ne pose pas de problème. 
Ce fut donc notre première rencontre sur le terrain ! D'autres vont suivre tout au long de la rivière. Prochaine étape: Murray Mouth!